Islam/Religions et Laïcité


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CH 06/05 C'est sans doute ici qu'on va pouvoir partager nos analyses sur "l'effet TODD"
En gros: Inquiétude sur la montée de l'antisémitisme; au delà du sentiment de rassemblement du 11 janvier, moi Todd, je détecte un rejet des classes populaires musulmanes par un catholicisme rémanent d'une partie de la France, qui autrefois était anti-dreyfusard et vichyste.

CH version 30 mai

Laïcité religion

A) La vision de l’islam en France

La vision de l’islam en France doit prendre en compte le fait, d’une part que cette religion est devenue la deuxième de France, d’autre part qu’il existe des islams, que ces Islams ont aussi des répercussions multiples sur le plan international.
Cette référence à de multiples islams conduit à s’interroger sur les multiples interprétations données au Coran et aux textes valorisés par la tradition. Par ailleurs, de nombreux dirigeants religieux et imams viennent de l’étranger et apportent donc la culture de la pratique religieuse de leur pays avec eux ;
CH Rappelons les enquêtes d'opinion du CEVIFOP: l'immigration vient au 7° rang des préoccupations des français (17% d'entre eux) et l'intégrisme religieux au 9° (15%). Les mêmes enquêtes démontent la thèse de Todd sur les manifestations du 11 janvier : sur-représentation des couches favorisées et moyennes; faibles traces de catholiques "zombies" ! en
Pour ceci, voir les multiples références trouvées sur le net.

Ne faudrait-il pas promouvoir plus largement la formation en France en lien avec l’université des imams français ? C’est le projet de la faculté de Strasbourg qui veut créer un pôle universitaire islamique (après l’échec d’une première tentative à Strasbourg et une formation qui reste marginale à la « catho » à Paris).
Depuis les évènements de janvier, on se retrouve entre diabolisation de l’islam, souci de donner toute sa place à cette religion, volonté de la mieux connaitre... L’impératif de ne pas tomber dans l’amalgame CH (entre islam ordinaire et jihadisme)ou la stigmatisation CH ("vous n'arriverez jamais à vous intégrer dans la société française")a été fortement médiatisé par des politiques et des intellectuels, mais cela a t-il été entendu par tout le monde ?
Les actes de violence contre les musulmans en France et les mosquées ont augmenté très fortement après les attentats : l’Observatoire national contre l’islamophobie a recensé, sur la base des plaintes reçues, 128 actes anti musulmans, ce qui est presque autant en deux semaines de janvier que dans toute l’année 2014.


B) Comprendre et gérer l’islam radical

bien rappeler que dans la plupart des salafistes sont "piétistes"- pratiquent de manière extrême la religion musulmane - d'autres veulent propager leur idéologie - islam politique - et une minorité seulement veut prendre les armes du jihad, devenu un mouvement autoritaire internationaliste
Paradoxalement, on a pu aussi observer une augmentation sensible des ventes et des sorties de livres sur l’islam et sur le Coran ; la plupart de ces ouvrages sortis après les évènements de janvier sont écrits par des musulmans dits « réformistes », c’est-à-dire favorables à une réinterprétation de l’islam pour mieux les confronter à la modernité (exemple de « L’inconscient de l’islam » de Malek Chabel qui se penche sur quelques grands interdits de l’islam comme la sexualité pour en faire une analyse anthropologue et psychanalytique, de « La lettre ouverte au monde musulman » de Abdenour Bidar et de son « Appel à la fraternité »). Des initiatives citoyennes ont, en outre, été remarquées : certains libraires ont supprimé de leurs rayons les ouvrages donnant une vision sensationnaliste de l’islam, alimentant le climat de défiance. Des intellectuels musulmans désirant s’unir contre l’extrémisme religieux ont publié un texte ouvert dans Le Monde juste après les attentats et avant le grand rassemblement du 11 janvier, destiné aux familles des victimes. Ce qui est frappant c’est la rapidité avec laquelle tous les signataires se sont mobilisés.
Voir aussi en annexe des débats autour de l’Islam
Des réflexions sur l’avenir de l’Islam de France sont présentes dans de nombreux articles comme celui de Daniel Cohn-Bendit, Alexande Malafaye et Nasser Zammit intitulé « L’Etat doit aider le monde musulman à s’organiser » (Le Monde du 16/05/15).
Comment CH comprendre la radicalisation des jeunes - Gilles Kepel est très actif sur ce thème - pourempêcher la combattre et empêcher leur départ sur les terres du djihad et comment gérer leur retour en France, en particulier de ceux qui sont prêts à commettre des actes terroristes ? Rappelons que ce fut le cas des frères Kouachi.
CH Il y a des quartiers de Toulouse dans lesquels Mohammed Merah est un héros
Attention à porter aux solutions proposées qui entraineraient de trop grandes restrictions des libertés et qui ne prendraient pas en compte les profils des migrants, les évolutions en cours des identités...
Eclairages proposés sur des profils de jeunes qui se radicalisent (à partir de la conférence du 4 mai « intégrisme et djihadisme » et d’une analyse des moyens de propagande qui deviennent de plus en plus performants, à partir du livre de Dounia Bouzar, « Comment sortir de l’emprise djihadiste ? »,...)
CH Attention à ne pas sur-interpréter la position de Manuel Valls sur la guerre de civilisations: le propos est maladroit, mais ce serait faire injure au Premier Ministre de penser qu'il croît que Daesh est une civilisation
Eclairage poursuivi sur le Djihad (par exemple « Jihad academy » de Nicolas Henin, la réédition de livres de Olivier Roy et ses articles récents)
CH Alexandra Laignel Labastine accuse une certaine gauche de ne pas dépasser le tiers-mondiste des années 60 en n'arrivant pas à reconnaître que le djihadisme vient du camp du "bien", de celui des "damnés de la Terre". Cela entraîne des "accommodements déraisonnables" avec le djihadisme

C) Quelle Laïcité pour la France ?
Le gouvernement a beaucoup insisté sur la laïcité après les attentats. Le 4 février à sa conférence de presse, François Hollande a dit que « tout commence par la laïcité » , qu’elle doit être « montrée, explicitée, développée » et il a souligné le rôle que doivent avoir les professeurs. Le gouvernement actuel semble vouloir mettre en œuvre une « laïcité de combat ». Est-ce souhaitable ? Faut-il interdire le port du foulard pour les employés des crèches ou les jupes longues à l’école comme cela a été le cas avec le foulard ? Quand le problème est-il religieux ou de civilité ou culturel ou revendicatif ?
En outre, il faut préciser le sens des termes : parle-t-on d’une laïcité ouverte, c’est-à-dire donnant sa place à toutes les religions et à leurs manifestations dans la mesure où il n’y a pas de prosélytisme, ou d’une laïcité défensive, c'est-à-dire souhaitant constituer un rempart face à la montée des communautaristes CH en limitant la religion - toutes - strictement à la sphère privée . Après Charlie et le débat sur le droit au blasphème, les tensions se sont exacerbées entre ceux qui appellent à une caricature respectueuse des diverses sensibilités en ces temps d’exacerbation des tensions et ceux qui défendent une expression sans limite de la critique de ce qui les choque.
Par ailleurs le débat sur les inégalités entre religions dans leur rapport avec l’Etat a été relancé ; en 1905, il a été voté l’interdiction de financer un lieu de culte, mais l’Eglise catholique a bénéficié de l’entretien de ces lieux de culte construits avant cette date (l’Etat EST propriétaire des églises). En revanche il n’y a pas beaucoup de lieu de culte pour les musulmans comparé à leur nombre sur certains territoires.

Des lettres ouvertes ont été publiées dans les médias incitant à la tolérance. Reporter sans frontières a rendu publique mardi 3 février une déclaration sur la liberté d’expression qui demande à tous les responsables religieux français, qu’ils soient nationaux ou locaux de signer. Cette initiative a reçu le soutien de Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, et d’un comité de personnalités. Côté religieux, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, par ailleurs président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a signé la proclamation, tandis que le président de la Fédération protestante, François Clavairoly, a annoncé qu’il ferait de même. La présidente de l’Union bouddhiste de France, Marie-Stella Boussemart, évoque son soutien à titre personnel. Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, fait savoir, quant à lui, qu’il est absolument d’accord sur le principe, qu’il ne saurait y avoir de "oui mais" à la liberté d’expression, mais préfère attendre la prochaine Conférence des responsables de culte en France (CFCR) pour se prononcer officiellement Cette déclaration stipule que nul ne peut imposer à autrui sa définition du sacré et qu’ainsi la liberté d’expression doit être protégée et respectée. Toutefois le blasphème, s’il n’est pas interdit, n’est pas non plus encouragé et chacun doit se mettre ses propres limites pour ne pas blesser ceux qui l’entourent.
Tout ceci pose la question d’un traitement approprié et équitable des diverses religions dans le cadre de la laïcité et notamment de leur contribution à notre démocratie républicaine. De nombreux travaux d’intellectuels peuvent contribuer à éclairer ce sujet complexe comme « Les 7 laïcités françaises » de Jean Bauberot.
CH Donner ici des exemples d'"accommodements raisonnable" engagés - construction de quelques mosquées aidée par des collectivités locales; détente sur les ports de voile dans les espaces publics; choix de menus dans les cantines. Il faut rester vigilant car le FN va continuer à souffler sur les braises

NB Il faudrait lier le débat sur la laïcité à celui sur la République (voir par exemple « la république en mélée » de JB de Montvalon dans le Monde du 30 mars).

Autres piste : les classes moyennes
CH ??