Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
Ce contenu a été écrit par un internaute dans notre rubrique Libre expression. Il reflète la seule position de son auteur.
Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
L’arrêt des emplois aidés fragilise les associations dans leurs ressources humaines et financières, expliquent Hugues Sibille et Viviane Tchernonog dans une tribune au « Monde ». De nouvelles manières de coconstruire l’intérêt général entre associations, citoyens, entreprises et Etat doivent voir le jour.
L’arrêt annoncé des emplois aidés, par-delà l’émotion et les commentaires politiques immédiats, révèle deux enjeux associatifs de fond.
En premier lieu, les modèles socio-économiques des associations, en mutation profonde, sont fragilisés dans leurs ressources financières et humaines. L’incertitude s’accroît.
En second lieu, l’Etat ne s’est pas doté d’une vraie doctrine associative et reste sur une vision binaire (emplois productifs privés - emplois de service public). Il peine à intégrer les emplois d’utilité sociale associatifs dans une stratégie stabilisée. Du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) excluant les associations sous Hollande à la fin des emplois aidés sous Macron, l’Etat conduit par à-coups.
La mission que Muriel Pénicaud, ministre du travail, a confiée le 5 septembre à Jean-Marc Borello, président de Groupe SOS, apportera-t-elle des réponses en renouvelant la vision de l’Etat sur la manière dont il doit aujourd’hui coconstruire l’intérêt général ?
Il faut repartir du modèle socio-économique associatif. C’est un système à trois composantes : un projet non lucratif d’utilité sociale, des ressources financières et humaines bénévoles et salariées, un mode d’organisation et de gouvernance citoyenne spécifique. Il existe une infinité de manières d’assembler ces composantes. La biodiversité associative est immense, au sein des quelque 1,4 million d’associations actives (enquête Insee 2014). C’est une richesse qu’il faut éviter de banaliser.